Gaoual, notre terre d’ancrage

Initiatives Locales Guinée a choisi d’ancrer ses actions au cœur de la préfecture de Gaoual, où se trouve notre représentation locale. Un territoire aux racines séculaires, marqué par une riche histoire.

Aux origines de Gaoual

Plusieurs versions coexistent sur l’étymologie du nom « Gaoual ». Certains y voient une dérivation du terme peul « ko gawol », désignant le fossé creusé par l’administrateur colonial Lalande en 1917 pour y incinérer les coquillages.

D’autres l’associent au mot « gawal kaagni », un gué permettant anciennement aux populations locales de traverser le fleuve. Une troisième hypothèse évoque une bataille légendaire où les lances (« gaoual ») auraient donné leur nom au lieu.

Un carrefour stratégique

Située au cœur de la Guinée, la commune urbaine de Gaoual constitue un point de convergence entre les régions de la Haute et de la Moyenne Guinée. Elle s’étend sur 1147 km2 et jouxte les communes rurales de Kounsitel, Touba, Koumbia, Foulamory et Kakoni.

C’est depuis ce terreau, riche de sa diversité historique et géographique, qu’Initiatives Locales Guinée œuvre au plus près des réalités locales pour un développement territorial durable et ancré.

Carte de la Commune urbaine de Gaoual

Un réseau hydrographique riche et complexe

La commune urbaine de Gaoual, berceau d’Initiatives Locales Guinée, est irriguée par un dense réseau hydrographique composé de nombreux cours d’eau torrentiels au régime irrégulier. Tous drainent leurs eaux dans le bassin versant de la rivière Koliba.

La Koliba, colonne vertébrale du territoire Formée de la jonction de la Comba et de la Tominé en plein cœur de Gaoual, la Koliba constitue l’artère principale du réseau. Elle collecte sur son passage les apports des multiples affluents sillonnant la commune, avant de se jeter dans l’océan Atlantique en Guinée-Bissau.

Un dédale de rivières et ruisseaux
Sur les versants ouest et est convergent ainsi de multiples cours d’eau aux noms évocateurs : Kayanwol, Céliwol, Kansa Naniwol, Finton, Fouyou, Kousibamaba ou encore Kimbissin, Sitopo et Kallasiyahoun… Autant de ramifications hydrauliques irriguant les villages et campagnes alentours.

Ce dense chevelu hydrographique témoigne de la richesse naturelle du territoire de Gaoual, tout en représentant un atout majeur pour le développement économique et agricole de la région.

Une population cosmopolite, une identité plurielle

Avec près de 20 600 habitants recensés en 2014, la commune urbaine de Gaoual se distingue par sa diversité ethnique et culturelle.

Un brassage de communautés Les Diakanké, commerçants et agriculteurs, constituent l’un des principaux groupes peuplant Gaoual et ses environs. Ils côtoient les Peuls, éleveurs nomades largement représentés, ainsi que diverses ethnies « poularisantes » ayant adopté la langue peule (Malinkés, Bagas, Soussous…).

Une terre d’islam L’islam reste incontestablement la religion dominante à Gaoual, façonnant les traditions et le mode de vie local. Une petite communauté chrétienne, principalement composée de fonctionnaires en service, vient compléter ce paysage religieux.

Des mouvements migratoires saisonniers
Les populations de Gaoual sont aussi marquées par d’intenses mouvements migratoires saisonniers. De décembre à mars, une partie des habitants quitte la commune pour rejoindre les pays voisins (Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau) ou les régions guinéennes limitrophes à la recherche de nouvelles opportunités.

Ce riche métissage culturel et cette fluidité des échanges humains nourrissent l’identité singulière de Gaoual, véritable carrefour des peuples au cœur de la Guinée.

Une économie rurale ancrée dans les traditions agropastorales

La commune urbaine de Gaoual demeure essentiellement marquée par un mode de vie rural, l’agriculture et l’élevage constituant les piliers de son économie locale.

Une production agricole diversifiée Les vastes étendues de bowés, de coteaux et de plaines offrent des terres fertiles propices aux cultures vivrières : riz, fonio, maïs, sorgho, mil… Sans oublier une gamme de tubercules (patates, taros, maniocs, ignames) apprécié pour agrémenter les régimes alimentaires.

Aux côtés de ces productions de subsistance, on trouve également quelques cultures de rente comme l’arachide, le coton ou la banane, quoiqu’à une échelle relativement modeste.

L’or des campagnes : l’élevage

Bovins, ovins, caprins et volailles constituent la richesse pastorale de Gaoual. Élevé de manière traditionnelle, ce cheptel a un rôle économique majeur, en fournissant une source de revenus via la commercialisation du bétail et des produits laitiers.

Les déchets des animaux fertilisent en outre les champs et permettent la culture attelée. Une complémentarité harmonieuse entre agriculture et élevage.

Un artisanat vivace

Parallèlement à ces activités primaires, la commune abrite un dense réseau de petits métiers, artisans et étalagistes proposant leurs produits sur les marchés locaux hebdomadaires. Des initiatives génératrices de revenus complémentaires pour les ménages.

Cet écosystème économique traditionnel, rythmé par les cycles des récoltes et de la transhumance, façonne un mode de vie séculaire où se perpétuent les savoir-faire ancestraux de Gaoual.

Éducation : des efforts à poursuivre

Avec 84 salles de classe au niveau primaire, 2 collèges et 1 lycée, Gaoual dispose d’un réseau d’infrastructures scolaires conséquent pour une commune urbaine. Néanmoins, des défis persistent avec un manque criant d’enseignants qualifiés et de salles de classe supplémentaires pour répondre à la demande. Le taux de scolarisation reste ainsi limité à 78%.

Un accès aux soins à améliorer

En matière de santé, la commune est desservie par un centre de santé unique. Si des progrès ont été enregistrés dans la lutte contre les grandes pandémies grâce à l’appui des partenaires, le paludisme reste la pathologie prédominante. Par ailleurs, seulement 19% des habitants ont accès à une structure sanitaire dans un rayon de 5 km, un chiffre très insuffisant.

Le défi de l’accessibilité géographique demeure entier, de nombreuses localités se retrouvant coupées du monde pendant la saison des pluies du fait de l’impraticabilité des pistes.

L’émancipation progressive des femmes

Longtemps cantonnées aux tâches domestiques et à un rôle reproductif, les femmes de Gaoual s’affirment désormais comme des actrices économiques incontournables. Cultures de rente, maraîchage, élevage… Elles investissent de multiples activités génératrices de revenus et participent pleinement au développement socio-économique local.

Cette évolution progressive des mentalités traduit une prise de conscience collective de l’impératif d’égalité entre les sexes pour un développement équitable, durable et profitable à toutes les composantes de la société.

Gaoual montre ainsi la voie d’une transition vers plus d’équité et d’inclusion, pour que le progrès profite à l’ensemble des communautés dans leur diversité.

 

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